En 2022, 60 % des Français déclaraient pratiquer une activité sportive au moins chaque semaine, soit 6 points de plus qu’en 2018 . Cette hausse de la pratique s’explique en partie par la crise sanitaire, qui a relancé l’attrait pour les loisirs de plein air (injep.fr ). Dans ce contexte, la location d’équipements nautiques (kayaks, paddles, kitesurfs, surfs, foils…) connaît depuis 2020 un essor majeur .
Pour les professionnels, ce boum est à la fois une opportunité et un défi : comment répondre à l’explosion de la demande tout en sécurisant l’activité ?
1) Un marché français post-Covid en plein essor Les dernières données confirment la popularité croissante des sports de plein air depuis la fin des confinements. Selon la Fédération des Industries Nautiques, 11 millions de Français pratiquent régulièrement des sports nautiques (surf, paddle, voile, kayak…) (Ecomnews ).
Le marché français des articles de sport outdoor a progressé de +8,6 % entre 2019 et 2021, plus vite que la moyenne européenne. En 2021, les grossistes en articles outdoor ont vu leurs ventes bondir de +23 (etudes.indexpresse.fr ). À l’été 2022, l’hôtellerie de plein air (campings) a battu des records de fréquentation, avec +7,5 % par rapport à 2019, illustrant l’envie de nature des vacanciers post-Covid (lemonde.fr ). Cette dynamique profite à la location nautique . En France, la pratique du kayak, du paddle et du surf s’est largement démocratisée depuis 2020, portée par des étés plus chauds et un besoin d’activités rafraîchissantes :
Les locations de stand-up paddle (SUP) et de kayak ont augmentées de +50 % en 2024 comparativement à l’année précédente (booqable.com ). Le kitesurf compte environ 100 000 pratiquants en France en 2022 (licenciés ou non), poussé par sa future intégration (kitefoil) aux Jeux Olympiques de Paris 2024 (fr.linkedin.com ). Enfin, les recherches en ligne liées au nautisme ont bondi de +25 % entre 2020 et 2024, signe de la puissance des réseaux sociaux et influenceurs (TikTok, Instagram, YouTube) pour promouvoir ces sports (figaronautisme.meteoconsult.fr ).
2) Nouveaux modes de consommation : outdoor, réseaux sociaux et sports émergents D’une part, les Français post-Covid privilégient les séjours locaux et la nature, fuyant parfois les destinations lointaines au profit de rivières, lacs, littoraux proches. D’autre part, le buzz des influenceurs (comme Alex Campet Show) a démocratisé des disciplines comme le :
Wingfoil : apparu vers 2019, il connaît un succès fulgurant.Kitesurf : déjà 100 000 amateurs, désormais sous les projecteurs olympiques.SUP yoga ou foil électrique : autant d’activités récentes attisant la curiosité des vacanciers.« Le développement du wingfoil a eu un effet accélérateur sur les pratiques, combiné aux conséquences du Covid (besoin de nature, télétravail permettant de profiter du littoral) » (fr.linkedin.com )
3) Les défis majeurs pour les loueurs d’équipements nautiques Malgré un marché porteur, les professionnels de la location doivent composer avec plusieurs contraintes :
a) Former et encadrer un public souvent débutant De nombreux vacanciers réservent un kayak ou un foil pour la première fois. Un briefing de sécurité (manipulation de la pagaie, zones navigables, relèvement d’un kite tombé à l’eau) s’impose, d’autant que la responsabilité du loueur peut être engagée s’il n’informe pas correctement sur les risques (lacompagniedusport.com ).
b) Gérer l’usure du matériel et l’afflux saisonnier En haute saison, les paddles et kayaks sont soumis à rude épreuve. Des contrôles fréquents , un stock de rechange et une bonne organisation logistique permettent d’éviter les ruptures de matériel ou les incidents. Certains loueurs signalent un afflux de +50 % sur le SUP/kayak, rendant l’entretien primordial (booqable.com ).
c) Diversifier et innover pour se démarquer Pour attirer de nouveaux clients et fidéliser les habitués, il est essentiel de proposer une offre enrichie et de s’appuyer sur des leviers différenciants. Voici quelques pistes concrètes pour sortir du lot :
Offre élargie : surf, wingfoil, séances de yoga paddle, randonnées nautiques guidées…Solutions numériques : réservation en ligne, bornes libre-service, etc. Le concept Kayakomat, par exemple, a ouvert 15 stations en France dès 2023.Partenariats locaux : accrobranche, hébergements, vente d’accessoires (lycra UV, crème solaire éco-responsable) pour enrichir l’expérience et toucher des publics variés.
d) Anticiper la haute saison et optimiser la gestion Quand la demande explose, l’anticipation fait toute la différence. Quelques actions simples peuvent fluidifier l’exploitation et maximiser la satisfaction client :
Recruter et former des saisonniers à partir du printemps. Ajuster les horaires (ouvrir plus tôt le matin, le soir) et la tarification (happy hours, majoration weekend). Gérer les pics d’affluence (zone d’attente, numérotation du matériel…).
4) Les avantages pour les vacanciers : flexibilité et découverte Pour le grand public, louer un équipement nautique présente plusieurs bénéfices :
Tester sans investir : s’initier au kitesurf ou au foil électrique sans acheter immédiatement un matériel onéreux.Éviter la logistique : pas de transport ni de stockage de kayak ou de paddle chez soi.Varier les plaisirs : un jour on fait du surf, le lendemain du kayak, selon la météo et les envies.Accéder à du matériel récent : les loueurs renouvellent régulièrement leurs stocks, ce qui garantit souvent fiabilité et performance.« Quand je veux me lancer dans une nouvelle activité, je préfère louer du matériel pour être sûre que ça me plaise ! » - Charlotte (Carenews INFO )
5) L’assurance : un pilier essentiel pour sécuriser l’activité Qui dit activité nautique dit risques : casse, perte, vol, collisions, blessures de tiers… Une assurance adaptée est donc incontournable :
Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro) Couvre les dommages causés aux tiers par un défaut d’équipement ou un usage défectueux. Obligatoire pour éviter de lourdes conséquences financières et juridiques. Multirisque matériel : vol et casse Les paddles, kites ou foils peuvent valoir plusieurs centaines à plusieurs milliers d’euros. Des assurtech comme Tulip proposent aux clients de souscrire en un clic lors de la réservation, couvrant vol et casse à partir d’1 € par jour , avec traitement des sinistres en 24h (getlokki.com ). Le loueur réduit ainsi la caution, rassure les utilisateurs et constate parfois 100 % de clients satisfaits grâce à l’absence de litiges (mytulip.io ). Une valeur ajoutée pour l’image du loueur Plus de 220 000 locations avaient déjà été protégées par Tulip depuis 2019, preuve que cette approche est adoptée massivement dans le secteur (mytulip.io ). Offrir une assurance ou encourager sa souscription évite les frictions et contribue à fidéliser les vacanciers.
6) Conclusion : un engouement certain pour l'économie d'usage Le marché de la location d’équipements de sports d’été en France s’inscrit dans une dynamique très favorable : croissance à deux chiffres des articles outdoor, engouement pour la nature, popularité des sports émergents sur les réseaux sociaux. Pour tirer pleinement parti de cette vague, les loueurs doivent :
Adapter leur offre (diversifier les disciplines, proposer des formules cours + location, innover côté logistique).Encadrer un public souvent néophyte (briefings de sécurité, initiation technique).Sécuriser leur activité via une assurance solide (RC Pro, garanties casse/vol), gage de sérénité et de bonne réputation.Anticiper la saison : gestion des plannings, optimisation tarifaire, réservation en ligne, etc.
Cette économie d'usage dépasse largement le cadre nautique : du smartphone au drone, on observe aujourd’hui un basculement vers l’usage plutôt que la propriété. Les loueurs nautiques, précurseurs dans l’expérience de loisirs “on demand”, ont donc toutes les cartes en main pour pérenniser et faire croître leur activité. En continuant d’innover et de nouer des partenariats (assurances, plateformes de réservation, fédérations sportives), ils sauront garder une longueur d’avance et faire de chaque vacancier un ambassadeur conquis, prêt à revenir l’été suivant.